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Tableau des symptômes
Ce tableau dresse une liste de divers symptômes qui sont rapportés sur Internet par les individus ciblés ainsi que quelques-uns qui sont liés à mon cas. Ces symptômes varient selon les individus. J'indique aussi s'ils se manifestent ou non sur ma personne afin de comparer ma situation avec ce qui est véhiculé sur Internet.
Mesures de décomposition
Une forme de ce que nous appellons le gang stalking sur Internet, ou le harcèlement en réseau, est aussi connu sous le nom de « mesures de décomposition » ou « mesures de déstructuration ». Dans son livre Une société sous surveillance : les intellectuels et la Stasi (1999), Sonia Combe traite de cette question. Elle explique comment la Stasi (police secrète) de l'Allemagne de l'Est communiste utilisait ces méthodes afin de neutraliser les opposants au régime. Voici des extraits intéressants tirés de ce livre :
« Comme l'armée, à laquelle elle [la Stasi] était rattachée, elle défendait l'État, ayant à charge de démasquer l'ennemi qui ne se voit pas. C'était un service secret qui, comme tel, pratiquait les règles de la conspiration. Au service du Parti au pouvoir, elle traquait ses adversaires idéologiques réels ou putatifs. C'était donc une police secrète et politique, une institution discrète, qui pratiquait l'indiscrétion en ignorant la distinction entre vie publique et vie privée, et qui jouissait dans l'exercice de ses fonctions d'un pouvoir quasi discrétionnaire. » (p. 51) « La troisième phase, sous l'ère de Honecker, correspond à son âge d'or : grâce à ses réseaux d'informateurs disséminés à travers toute la société, la Stasi est devenue le panopticon de la société est-allemande. Semblable au poste d'observation dressé au centre de la prison circulaire dans le schéma de Bentham analysé dans Surveiller et punir, elle embrasse du regard tous ses "sujets" qui, comme les détenus de la prison panoptique selon Foucault, sont maintenus dans "un état permanent de visibilité". » (p. 52) « Pour étendre son regard "panoptique" (flächendeckend, c'est-à-dire "qui recouvre toutes les surfaces", était le terme utilisé), la Stasi va associer la société à sa propre surveillance. Erich Mielke proclame que les informateurs sont " l'arme principale contre l'ennemi ". » (p. 59) « En 1964, le physicien Robert Havemann est exclu du Parti, puis, deux ans plus tard, de l'Académie des sciences, mais il ne connaîtra pas d'autre châtiment que la surveillance inlassable, les mesures d'intimidation, l'isolement et la souffrance psychique qui l'accompagnent. (p. 66) « Ainsi que le relève Jean Mortier, " l'importance de la Stasi et de sa fonction de surveillance à crû en proportion inverse de la force et de la crédibilité du Parti ; moins celui-ci était en mesure d'assumer son rôle de dirigeant, plus il avait besoin [...] de faire fonctionner ses mécanismes de contrôle pour préserver un pouvoir qui devenait chaque jour davantage une coquille vide ". » (p. 67) « De faits, les dissidents et les esprits critiques sont destiné à être "neutralisés" par d'autres moyens. Les dossiers de surveillance constitués au cours de cette troisième phase de son activité, de même que les directives retrouvées dans ses archives, confirment que la Stasi s'est orientée vers un type de répression de moins en moins visible — dont la violence psychologique. » (p. 69) « Dans le registre des châtiments, un nouveau "concept" est élaboré, celui de Zersetzungmassnahmen, littéralement "mesures de déstructuration [de la personnalité]", terme à la résonnance brutale et dépourvu d'ambiguïté. « Dans les cas difficiles, isoler n'est que le premier volet des "mesures de déstructuration". Le second a pour objectif de faire douter la victime d'elle-même. Dans le milieu intellectuel, il suffit par exemple de répandre le bruit de la baisse de niveau des travaux d'un chercheur renommé. Misant sur les rivalités internes dont elle se tient parfaitement informée, la Stasi choisit une méthode qui s'avère plus efficace qu'un affrontement idéologique dont le Parti, authentique police de la pensée, fait ainsi l'économie. Le chercheur finit par douter de ses capacités intellectuelles, de la même façon que le membre d'un groupe oppositionnel, qui voit ses amis prendre leurs distances, finit par douter de lui-même. Ne sachant d'où viennent les coups, ignorant qu'ils ont été concertés, les victimes sont beaucoup plus fragilisées que si elles avaient directement affronté le Parti ou la Stasi. Identifier l'ennemi, le localiser, permet de lui tenir tête. Dans ce combat-là, tout au moins possède-t-on des points de repère. Dans celui qu'impose la Stasi, balloté au gré d'événements sur lesquels on n'a aucune prise, on ne peut être que perdant. » (p. 71) « Ainsi, à titre d'exemple parmi d'autres, la pratique de "cambriolages" répétitifs au cours desquels n'était dérobée qu'une catégorie d'objets, une première fois des serviettes de toilettes, une seconde fois des draps. Confrontés à des disparitions inexplicables, en l'absence de toute trace d'effraction, les victimes étaient gagnées par un sentiment de perte de sens du réel pouvant déclancher, ainsi que l'escomptait la Stasi, le début d'une psychose. Variante "douce" de la psychiatrisation en URSS des dissidents, les mesures visant à la destruction de la personnalité conviennent à un système punitif qui s'est orienté vers l'invisibilité du châtiment et dont la puissance est ainsi décuplée. » (p. 72) « Dans la dernière phase de son existence, la RDA est entrée dans l'ère du châtiment invisible. À la manière des matraques en caoutchouc des forces de l'ordre qui ne laissent de traces qu'à l'intérieur des corps. Prendre la mesure de la maltraitance psychique que la population a subie est une difficulté à laquelle se heurte le droit allemend depuis l'unification pour traiter les plaintes individuelles déposées contres les "actes criminels du gouvernement de RDA". Non pas tant parce qu'il s'agirait de juger aujourd'hui des actes non répréhensibles au moment de leur accomplisement, problème réel et contourné avec plus ou moins de bonheur, mais parce que le droit allemand, s'il connaît les dommages corporels ou moraux, ignore des catégories comme la "destruction de la personnalité". L'invisibilité du châtiment empêche la reconnaissance de son caractère criminel. » (p. 72) « [...] la particularité et le caractère spectaculaire de l'action de la Stasi, ce sont ses performances en matière de surveillance. Par le simple jeu de la surveillance, elle a pu introduire autocensure et autodiscipline, normaliser les comportements. Cette mission, la Stasi aurait été incapable de l'accomplir sans y associer une part importante de la population. (Tiré de Combe, Sonia, Une société sous surveillance : les intellectuels et la Stasi, Coll. « Bibliothèque Albin Michel des idées », Paris : Albin Michel, 1999, 263 p.) Andreas Glaeser est un auteur qui a aussi abordé cette question des mesures de décomposition utilisées par la Stasi. Dans la section anglophone de mon site (ici), j'ai placé des extraits de son livre. Voici les informations concernant ce livre : Glaeser, Andreas, Political Epistemics: The Secret Police, the Opposition, and the End of East German Socialism, "Chicago Studies in Practices of Meaning", Chicago : University Of Chicago Press, 2011, 640 p. J'ai traduit certaines informations intéressantes qui sont rapportées par Andreas Glaeser à propos des mesures de décomposition. Voici ces informations : Andreas Glaeser a identifié trois approches fondamentales à la décomposition (p. 496 de son livre) : Première approche : Des agents font systématiquement de l'interférence dans l'espace légitime et crédible à l'intérieur duquel évoluent les individus et les groupes. Ils manipulent la qualité et la quantité des divers éléments disponibles à certaines compréhensions discursives, émotives ou kinesthésiques. Ils introduisent aussi dans les groupes le prélude à de nouvelles compréhensions qui, si elle sont assimilées et mises en pratique, pourraient miner la vie du groupe. De plus, ils manipulent les divers processus amenant les individus à mener à bien leurs activités. Deuxième approche : Cette approche vise à manipuler la réputation des gens et le niveau de confiance qui caractérise leurs relations. Troisième approche : La privation des ressources. Les ressources les plus importantes sont le temps que quelqu'un a à sa disposition afin de mener à bien ses activités, l'espace nécéssaire afin que les groupes puissent se rencontrer et/ou entreprendre leurs actions, et, finalement, les moyens de communication qu'ils ont afin de coordonner et articuler leurs actions. Selon Andreas Glaeser, l'argent et le niveau de revenu jouaient un rôle limité lors de la mise en pratique des mesures de décomposition en Allemagne de l'Est, parce que l'État se devait d'offrir des emplois, alors que le coût des loyers et de la nourriture étaient relativement peu élevé. Si quelqu'un pouvait vivre avec peu et n'avait pas d'enfants à nourrir et à vêtir, les revenus cessaient d'être une préoccupation inquiétante au niveau des points d'intervention possibles. Il faut aussi garder en tête que, la plupart du temps, les mesures de décomposition n'étaient pas appliquées séparément, les unes après les autres, mais en combinaison et sur une longue période de temps. De plus, les divers individus d'un groupe n'étaient pas tous traités de façon uniforme. Voici maintenant une énumération de différentes méthodes utilisées lors de la mise en pratique des mesures de décomposition, tel que rapportées par Andreas Glaeser (p. 494 à 517) : - Destruction systématique de la réputation publique, du statut social et du prestige d'un individu en jumelant des informations véridiques et vérifiables jettant le discrédit sur la personne avec des fausses informations crédibles, non réfutables et tout aussi dommageables pour la personne même si elle sont fausses. - Utiliser des informateurs. - Manipuler les corroborations. - Organiser des échecs sur le plan professionel et social afin de miner la confiance de l'individu ciblé. - Priver les activistes du temps dont ils ont besoin afin de s'engager dans des activités d'opposition. - Être à l'affut de tout ce qui pourrait servir à générer un climat de suspicion, de manque de confiance aux autres et d'animosité à l'intérieur des groupes, des regroupements et des organisations. - Générer, utiliser et amplifier les rivalités à l'intérieur des groupes, des regroupements et des organisations à l'aide de méthodes visant à cibler certains membres dans le but d'utiliser leurs points faibles. - Surveiller et intercepter les communications. - Présence policière en face des résidences des cibles. - Entrées par effraction dans le domicile des cibles. - Répandre des mensonges. - Accaparer les groupes, les regroupements et les organisations avec avec leurs problèmes internes dans le but de limiter leurs actions. - Organiser des pressions sur les dissidents en milieu de travail. - Détruire la confiance d'un individu en particulier pendant que la productivité dans son milieu est augmentée. - Disloquer des groupes, des regroupements et des organisations en limitant les échanges et les relations entre les membres. C'est fait sur la base de normes établies et de façon légale, par exemple en utilisant la structure administrative dans les milieux de travail ou en assignant les individus dans des endroits éloignés. Toutes ces mesures décrites par Sonia Combe et Andreas Glaeser étaient utilisées par la Stasi dans l'ex-Allemagne de l'Est à des fins de contrôle politique. En tant que cible politique, je sais qu'elles sont aussi utilisées aujourd'hui dans nos sociétés occidentales, et selon les témoignages, elles seraient répandues mondialement. Elles comportent aussi aujourd'hui l'utilisation des technologies. Plusieurs de ces tactiques ont été utilisées contre moi et je m'en suis rendu compte autour de 2005-2006. Je n'étais pas un activiste d'extrême gauche, ni un activiste pour la paix ou un environnementaliste. J'étais conservateur et j'avais pris une carte de membre dans un parti politique de centre-droite. J'ai été en contact avec un autre membre (qui semblait avoir des informations à mon sujet) et nous étions censé avoir une réunion qui n'a jamais eu lieu. Dès que j'ai parlé à la radio, j'ai été placé sous surveillance 24h sur 24 et j'ai éventuellement réalisé que des mesures de décomposition étaient utilisées contre moi. J'étais aussi à cette époque à l'université et ce ne sont pas seulement les intellectuels ou les chercheurs renommés qui peuvent être placés sous surveillance. Un simple étudiant peut aussi être surveillé pour ses idées s'il ne va pas dans le même sens que l'idéologie dominante (surtout s'il se mêle de politique). Le système dominant possède ses propres chercheurs et intellectuels qui sont présents dans les universités et nous en voyons aussi certains dans tous les types de médias. Ces gens s'approprient les idées des cibles afin de les neutraliser en les ramenant sous le contrôle du système dominant. Chaque fois que l'on voit un intellectuel dans les médias, c'est ce système qui est à l'œuvre : des cibles sont espionnés par le biais du système de surveillance et leurs idées, même quand elle ne sont pas exprimées publiquement, sont reprises par ces intellectuels (qui sont en fait des agents) dans le but de neutraliser et de contrôler toute opposition. Des journalistes, animateurs, politiciens, scientifiques, sportifs, vedettes pop, artistes, écrivains, youtubers, blogueurs, etc. font aussi la même chose, en plus de toutes les autres mesures qui sont mentionnées par les deux auteurs cités ci-haut. Zersetzung et Wehrkraftzersetzung
Les mesures de décomposition sont aussi appelées en Allemand Zersetzung, ce qui se réfère dans un contexte politique aux techniques utilisées par la Stasi. Zersetzung Ce type de mesures peut aussi être appelées en Allemand Wehrkraftzersetzung, cette fois-ci se référant aux mesures utilisées dans le IIIe Reich d'Hitler. La différence avec l'Allemagne Nazie, c'est que les critiques ou les activités opposées au régime étaient punis non seulement par des peines de prison, mais aussi par la peine de mort. La Stasi, avec la Zersetzung, ne faisait que de harceler en utilisant des moyens de pression et d'influence sociaux et psychologique. Voir ici, en anglais : Wehrkraftzersetzung
Le KGB
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